Invité par le Sénat de France pour une exposition d’été du 8 au 30 août dans l’orangerie du jardin du Luxembourg, Milshtein a pensé à une exposition joyeuse et drôle qui convoque des fées et des lutins, des dragons et des balais magiques, un hommage à Harry Potter a à toutes les Morgane, Mélusine, Vivianne…
A Titania la reine des fées dont on connait la grande beauté et qui règne sur Faeri, entourée de farfadets, de Gnomes et de Trols dans une forêt exotique où vivent des Licornes... C’est avec une grande liberté que Milshtein s’est livrée à une facétieuse enquête. Il a ramené de son atelier où elle viennent souvent le visiter, une centaine d’œuvres qui témoignent de leur permanente présence dans l’esprit de ceux qui savent demeurer enfant, comme se doit de l’être le grand artiste qu’il est.
Cependant rien ne prédisposait Milshtein a tant de joie, Milshtein est né en 1934 et au début de la guerre, il avait six ans. Quand elle se terminera, il en aura onze. Entre ces deux dates, il aura vécu une véritable Odyssée. Avec son frère aîné et sa mère, ils ont quitté leur Moldavie natale sous les bombardements nazis.
Cette période est au centre de l’imaginaire de Milshtein, si elle a nourrie sa mémoire d’images tragiques, elle l'a préservé d’une immense part riches en humanité, dont témoigne cette exposition, parfaitement en accord avec l’esprit du jardin du Luxembourg.
Peintre, graveur, sculpteur, écrivain, fabricant de papiers et de livres, joueur d’échec avec Marcel Duchamp pour adversaire, amant de l’amour et de la vodka, Milshtein a couru le demi-siècle de l’après-guerre en Protée amoureux de l’éclat des prunelles, des couleurs et du verbe, poursuivant jusqu’aujourd’hui une éblouissante carrière dont témoigne le flux ininterrompu des expositions de ses œuvres dans les musées et les galeries des quatre coins du monde.
